Près de trois ans après son inscription comme agent cancérigène par l’Europe, la silice cristalline est désormais classée comme agent chimique ayant des effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) en France.
Un danger avéré et omniprésent

La dangerosité de la silice cristalline est étudiée depuis de nombreuses années et a conduit l’Union européenne à considérer la silice cristalline alvéolaire, c’est-à-dire respirable, comme un produit à risque (directive du 12 décembre 2017 relative à la protection des travailleurs contre les risques liés à l’exposition des agents cancérigènes et mutagènes au travail). L’inhalation des poussières de silice cristalline est en effet susceptible provoquer la silicose, une maladie pulmonaire autrefois fréquente chez les mineurs des mines de charbon du nord de la France. Mais la silice cristalline peut également se retrouver dans de nombreux produits de construction. Elle est en effet utilisée pour la fabrication de tuiles, de briques, de mortiers, d’enduits de façade, de bétons ou encore du verre. Intervenir sur ces matériaux présente donc un risque qu’il importait de reconnaitre dans la réglementation.
Une transcription en droit français impliquant une plus grande surveillance
L’arrêté du 26 octobre 2020 fixant la liste des substances, mélanges et procédés cancérogènes au sens du code du travail (article R.4412-60) transcrit en droit français la directive européenne du 12 décembre 2017. Désormais, la silice cristalline est reconnue comme agent cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction (CMR). Les conséquences sont importantes, à commencer pour les travaux immobiliers. Une surveillance s’impose en effet pour contrôler les niveaux d’exposition lors de cette intervention (percement, démolition, etc.). Actuellement, la VLEP (valeur limite d’exposition professionnelle) est fixée à 0,1 mg/m-3, même si l’Anses préconise son abaissement. Il existe également des moyens de prévenir la dispersion des poussières lors des interventions sur des matériaux à risque, notamment par l’humidification préalable ou l’aspiration et le port d’EPI (équipements de protection individuelle) demeure une mesure de précaution élémentaire pour protéger la santé des intervenants.